Gambier : archipel sacrifié...

Le 9 Avril 2022, la vigie crie :"Terrrre !" Après 35 jours 5h et 3900 MN nous voici aux Gambier.
Nous ne rentrons pas dans l'archipel par la grande porte Ouest mais par une petite passe Sud Est pour jeter l'ancre au premier motu, loin de la ville et des hommes.


Nous voulons un sas de transition. L'archipel est un petit paradis par 23° Sud avec une grande barrière de corail, des îles ayant du relief (400 m) et donc de la végétation diverse et abondante . 1000 habitants environ, un collège et une gendarmerie.

Pour un premier mouillage, le décor est planté ! Le week-end  sera bien bon.

 Et c'est lundi donc que nous rejoignons Rikitea sur l'île principale Mangareva, dont nous voyons ici les deux "sommets" qui dominent le village.

Les formalités sont vite expédiées grâce à la bonne humeur de la dizaine de gendarmes en poste et notre nationalité ;-) Mais bon y a quand même une petite taxe a payer ! Cela ne sera pas sans mal car le seul distributeur (neuf) de billets à la poste est en panne depuis de nombreux mois. Il sera... bientôt réparé ! Nous arrivons néanmoins à troquer quelques devises en échange de beaux billets ! Et oui c'est la France mais pas l'Euro.

Enfin des produits frais, des fruits, des légumes ! (pas trop quand même). Ici les fruits c'est dans les arbres et si t'en veux tu cueilles. Et les légumes idem, si t'en veux, tu cultives ;-) et comme personne cultive, y en a pas ou très peu (qui viennent de nouvelle-zélande $$$). Ce sera donc avocats, papayes, pamplemousses et citrons à volonté ! Nous découvrons aussi le germe de coco.

fruits coco

 Nous retournons rapidement explorer le lagon et les différents îles et motu : Taravai, Aukena et Akamaru pour les plus peuplés (entre 4 et 10 personnes !).

Gambier Gambier Gambier

 Voici un tour d'horizon de l'archipel vu depuis une extrémité de Mangareva.

 

Ma sirène est à son aise dans ces couleurs de bleu et il y a souvent quelques habitants des lieux pour veiller que tout va bien.

sirene requin

Nous découvrons la navigation au milieu des "patates" de corail. Pas simple de jeter l'ancre sans tout ravager mais il y a une technique. Le plus dur étant de trouver la place qui va bien au milieu de ces plots de corail affleurants.

 

Lors d'un séjour sur Rikitea, nous ferons un peu d'entretien lourd avec la sortie du moteur pour remettre en état l'inverseur qui ne veut plus aller de l'avant ! 

Yan mar ! Inverseur

 Ce sera aussi l'occasion de tester le four traditionnel polynésien : le "Ahi ma'a" dont voici l'invité principal qui fait une petite sieste avant les choses sérieuses.

Et voici ensuite de droite à gauche "avant la fermeture du four", le même invité mais "après cuisson" et les délicieux "bambous farcis". Le principe de cette cuisson est de faire un grand trou dans le sable puis d'y maintenir un grand feu pendant 2 heures avec de grosses pierres de lave. Sur les braises, on pose dans l'ordre des tronçons de tronc de bananier vert (gorgé d'eau), puis la viande enroulée dans des feuilles de bananier toujours, les légumes (uru, banane,taro), un lit de feuilles de bananier encore puis du sable, et on referme le tout. 6h après, à table !

four polynésien Ahi ma'a Ahi ma'a

On se plait bien ici, et les jours passent trop rapidement ! Notre basilic aussi apprécie le climat du lagon et nous gratifie de quelques fleurs. Il en avait un peu marre de l'eau salée. 

Entre grenouiller d'île en île :

Tester le BBQ sur toute les plages

bbq soiree plage

Chasser, faire les pains  et découvrir les fonds du lagon avec ses bénitiers et poissons multicolores nous occupent pleinement.

chasse pains

 

 Cliquez pour voir grand ci-dessous !

 Nous trouvons quand même le temps de fêter un 27 comme il se doit.

 

Une particularité de l'archipel, c'est d'être à deux pas du Centre Nucléaire du Pacifique (CNP) de 1960, plus connu sous le nom de l'île hôte : Mururoa !
Lors du 1er tir atomique en 1966, la maîtresse de l'école emmène ses élèves sur la colline pour voir .... la lumière.
Personne ne comprend pourquoi les français qui dirigent les opérations sont 6 pieds sous terre dans le blockhaus à l'autre bout de l'île...Ils ont pourtant dit que c'était pas dangereux...
1996: dernier des 193 tirs (dont certains ont représenté en puissance 1 Hiroshima par jour pendant ...25 ans). Heureusement quand le CNP ferme après ce tir, les français quittent les lieux et emmènent la radioactivité avec eux. Ils arrêtent aussi du jour au lendemain de distribuer les rations militaires aux habitants qui en mangent ...depuis 30 ans.
Pakoï, un ami sur l'iîe d'Aukena, avait 10 ans lors du premier tir. Ses parents et lui ont dû arrêter pêche, chasse et cueillette pour passer aux conserves militaires et à l'eau en bouteille.
Heureusement l'argent du CNP coule encore à flot et "on se modernise, on roule en 4x4" (sur les 10 km de bitume).


Chouette expérience les Gambier ! Un accueil vrai et simple de la population. Gentillesse et partage sont les piliers de la vie sur l'archipel. Il est vraiment appréciable de vivre sans crainte, sans tension, sans cadenas sur l'annexe, sans machette sous l'oreiller, les portes grandes ouvertes ( surtout après un long séjour en Amérique du sud) Son petit inconvénient pour nous c'est qu'il n'y a rien ! téléphone à peine 2G, internet inexistant, pas de culture, pas d'élevage. Juste des fermes perlières.Tout vient par cargo toutes les 3 semaines à prix d'or pour notre bourse.


Nous devons partir. L'hiver s'installe et la température de l'eau baisse à 25°!

 

 

 

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